Rencontre avec une employée de Safran
Le vendredi 15 décembre 2023, la classe aéronautique de Saint Erembert a accueilli, pendant une heure, Muriel David. C’est une employée de chez Safran, une entreprise internationale de haute technologie dans le domaine de l’aéronautique et travaillant sur les systèmes embarqués. L’objectif de cette société est de contribuer durablement à un monde plus sûr, où le transport aérien devient toujours plus respectueux de l’environnement, plus confortable et plus accessible. Madame David est venue nous donner de son temps et ainsi répondre à nos diverses interrogations.
Cet entretien a donc été mené par les élèves qui lui posaient plusieurs questions :
-Quel est votre métier ?
- Je suis Ingénieure en aéronautique. Lorsqu’on est ingénieur on est amenés à se spécialiser dans des secteurs différents au fil du temps, c’est pour cela que j’ai été ingénieure système, ingénieure tests, cheffe de projets etc... Cela dépend de ce qu’on aime faire et de nos capacités.
-Dans quoi travaillez-vous plus précisément chez Safran ?
-En ce moment je travaille dans la digitalisation des avions plus précisément sur les systèmes d’informatique embarquée.
-Qu’est-ce vous apportez à l’avion ?
-On lui apporte de la valeur, on facilite la conduite et on fait en sorte que l’avion soit exploitable.
-Quelles études avez-vous effectuées pour devenir ingénieure ?
-J’ai fait un bac S spécialisé dans les mathématiques, une école de commerce, et une école d’ingénieur à la suite de laquelle j’ai fait un MBA puis j’ai étudié le télécom et ensuite j’ai travaillé dans l’aéronautique.
- Que fabrique l’industrie Safran plus précisément ?
-Safran fabrique des équipements qui permettent à l’avion d’être exploitable.
-Fabrique-t-elle également des équipements pour les avions de chasse ?
-Oui, mais ce n’est pas mon secteur. Il y a plusieurs groupes chez Safran. Certains groupes s’occupent des équipements électroniques, d’autres travaillent sur des moteurs, et d’encore différents secteurs sont dans le domaine des avions civils ou militaires.
-Est-ce une grande entreprise ?
-C’est une grande entreprise française, elle emploie plus de 80 000 employés dans le monde. Les actions de Safran s’élèvent à plus de 150 euros.
-Sur quel type d’avion travaillez-vous ?
-C’est assez confidentiel... On travaille surtout pour des avions long-courriers. Je travaille en ce moment sur une centrale inertielle, c’est-à-dire l’équipement permettant de se repérer dans l’espace. Mais on peut aussi être positionné sur des missiles, des équipements pour satellites, le digital, les moteurs, les exploitations de données etc...
-Pourriez-vous nous décrire vos journées types ?
-Nos journées ne sont jamais vraiment les mêmes. On a souvent des réunions pour s’accorder sur ce que nous devons faire entre les différents services et postes. On s’organise surtout en fonction du produit sur lequel on travaille. Ensuite on fait des tests puis on le livre au client. Notre but est de trouver des solutions aux problématiques posées. On ne s’ennuie jamais quand on aime ce métier.
-Où se situe Safran ?
-Le siège de l’entreprise se situe au 15ème arrondissement de Paris.
- Quelles sont les qualités pour exercer le métier d’ingénieur dans l’aéronautique ?
-Je dirais que comme pour tout autre type d’ingénieur, il faut être très curieux, pouvoir s’adapter à tous types de produits. Il faut également avoir constamment envie d’apprendre. Sinon, je pense qu’avoir une diversité de profils fait la force d’une équipe. Pour moi, la qualité de l’un est le défaut de l’autre.
-Quel est le prochain projet sur lequel vous aimeriez travailler ?
-Normalement d’après mon chef, je devrais travailler sur le traitement d’obsolescences d’équipements ; c’est-à-dire les pièces de l’avion trop anciennes qui doivent être changées et remplacées par de nouvelles plus récentes et aux normes.
-Quel est le plus grand projet sur lequel vous avez travaillé ?
-J’ai travaillé sur l’A380, c’est mon projet de cœur. C’était il y a quelques temps déjà. Il n’est pas très écologique car c’est un avion à 4 moteurs, qui coûte cher et qui a besoin de beaucoup de maintenance, mais le projet m’a vraiment plu.
-Avez-vous des entreprises concurrentes ou des entreprises partenaires ?
-Comme je l’ai dit plus tôt, Safran ne crée que des équipements d’avions qu’elle fournit ensuite à d’autres entreprises telles que Dassault ou Air France. Ce n’est pas vraiment du partenariat, mais en effet, on travaille pour ces entreprises qui nous “commandent” des équipements pour les incorporer à leurs avions. Quant à la concurrence, on peut dire que certaines entreprises sont nos concurrentes par rapport aux offres de services qu’on envoie à Dassault et à Air France. En effet, ce sont ces entreprises qui choisissent qui prendre pour leur vendre des équipements donc ils ne feront pas toujours appel à Safran.
-Pouvez-vous nous donner des exemples de missions sur lesquelles vous travaillez ?
-On peut travailler sur différentes missions comme par exemple rajouter de l’informatique dans un avion, en remplaçant les pièces non électroniques par d’autres qui le sont. En ce moment je suis sur un drone d’information qui fait à peu près la taille d’un planeur.
-Donc c’est vous qui avez créé le drone ?
-Je suis ingénieure, donc je ne le crée pas mais je l’imagine ; c’est la conception. Ce sont les techniciens qui, ensuite, vont se charger de le créer.
-Vous êtes-vous déjà retrouvée face à un projet infaisable ?
-Je n’ai jamais eu de problèmes insolubles, mais certains projets sont plus longs à finaliser que d’autres.
-Quel est le salaire d’un ingénieur chez Safran ?
-Il s’élève à environ 50 000 euros par an pour un ingénieur en début de carrière.
-Y a-t-il un métier plus important que les autres ?
-Non, les métiers, que ce soit technicien, ingénieur ou encore mécanicien sont tous aussi importants. La conception de produits est un travail d’équipe ; chaque métier a un rôle différent, ils sont tous nécessaire pour mener à bien le projet.
-Est ce que la vie de famille est compatible avec le métier d’ingénieur ?
- En tant que mère de famille je peux vous dire que c’est possible, bien sûr je ne suis pas aussi souvent à la maison que si j’avais un autre métier mais oui les deux sont compatibles.
Merci d’avoir lu cet article, nous espérons qu’il vous a plu ! Un grand remerciement à Muriel David, Madame Dumortier et Madame Debaud.
Yasmine Le Noac’h et Emilie Bonnot
2nde2 aéronautique, Saint Erembert